lundi, septembre 13, 2010

Les visages

Les visages
Jesse Kellerman

Un rapide tour sur Amazon, et c'est parti. En librairie, le livre de Jesse Kellerman est annoncé par une petite banderolle clamant qu'il a reçu le Grand prix des lectrices Elle ( Policier ), et sur le quatrième de couverture quelques éloges. 

"Une écriture remarquable, une tension maximale, un roman obsédant. Le meilleur thriller de l'année." nous dit The Guardian. Il faut avouer que c'est assez trompeur.

En effet, il ne faut pas s'attendre de ce livre ce qui fait d'un thriller un thriller. Soit un meurtrier inquiétant, ou  une écriture nerveuse ou une grande tension.

En effet, le "coupable" a commis des crimes datant d'une trentaine d'années, aucune activité récemment. Pas de course-contre-la-montre effrénée, mais plutôt un narrateur obsédé par le génie de Victor Cracke. On ne le rencontre pas de prime abord, alors on suit l'histoire avec Ethan, notre narrateur, un galeriste cynique et narcissique auquel on s'attache rapidement, qui trouve dans un appartement abandonné d'incroyables dessins réalisés par le locataire, Victor. Cependant cinq visages font partie de la pièce principale de l'œuvre, des visages appartenant à cinq petits garçons morts des années auparavant. Le ton se veut familier, les situations sont réalistes ( ou en tout cas donnent cette impression lors de la lecture ).

La progression "morale" du narrateur occupe une place tout aussi centrale du livre que l'intrigue en elle-même, ce qui rend ce livre bien plus intéressant qu'un livre thriller lambda, où l'héros est livré à une pesudo-conciliation avec soi à la fin, surtout pour faire joli, et où le danger incessant ne cesse de menacer le monde/le dirigeant d'un pays X/chacun d'entre nous ( barrer la mention inutile ).

Un livre captivant d'un nouveau genre.